Notre système est complètement « à la rue » par rapport aux découvertes récentes faites en neurosciences sur l’apprentissage et le fonctionnement du cerveau. Dans cette interview d’Olivier Roland, web-entrepreneur à succès et auteur du livre « tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études », apprenez à hacker votre cerveau pour développer votre motivation, votre volonté, votre mémoire et votre intelligence.
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Pour aller plus loin :
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Retranscription de l’interview :
David Barbion : Bonjour à tous, c’est David Barbion du blog jecontrolemoncerveau.com. Aujourd’hui, je suis ravi d’interviewer Olivier Roland, qui est un web entrepreneur de plus en plus connu qui vient juste de publier son premier livre papier : « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études ».
DB : Salut Olivier !
Olivier Roland : Salut!
DB : Tu vas bien?
Olivier Roland : Oui, et toi ?
DB : Oui, très bien. Là, tu es où ? Tu es à Paris, tu es à Londres ?
Olivier Roland : Je suis à Londres là.
DB : D’accord ! Alors, je suis ravi de faire cette interview avec toi. Je parlais justement de la publication de ton premier livre papier, parce que tu as déjà, en fait, publié un livre numérique qui s’appelait : « Vivre la vie de ses rêves ».
Olivier Roland : « Vivez la vie de vos rêves grâce à votre blog ».
DB : C’est ça ! Et qui était téléchargé je crois, 100 000 fois, quelque chose comme ça.
Olivier Roland : Oui, plus de 100 000 fois.
DB : D’accord ! Alors la première question que je vais te poser c’est : Est-ce que ce nouveau livre papier c’est la suite de ce premier livre numérique ?
Olivier Roland : Non, pas vraiment non. Non, pas du tout même. Ça partage la même philosophie mais ce n’est pas du tout la même approche, si tu veux. Mon livre numérique s’était spécialisé sur le blogging. Alors que là, c’est un livre qui est beaucoup plus généraliste.
Si tu veux, il y a 3 grandes parties dans Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études.
La première partie c’est une critique du système éducatif. Pourquoi il est obsolète. Pourquoi il est vain d’attendre qu’il se réforme.
La deuxième partie c’est comment hacker son apprentissage en apprenant à apprendre ? En boostant son intelligence et en développant aussi sa volonté.
Et la troisième partie c’est comment créer une entreprise qui est au service de notre vie ? Plutôt que notre vie soit au service de notre entreprise, tout simplement.
DB : D’accord ! Super. Alors moi ce que j’aime bien dans ton approche c’est que, en fait, je trouve que tu as deux expertises. Tu as une première expertise qui est l’expertise due à tes résultats, parce que tu es quand même un web entrepreneur. Bon, tu as monté ta première boîte, je crois, à 19 ans.
Olivier Roland : C’est ça !
DB : En 2015, tu faisais quand même quelque chose comme un million de chiffre d’affaires. Tu as à peu près 500 000 personnes qui te suivent entre tes différents blogs, Youtube, Facebook. Je crois que maintenant tu es même sur Instagram, Snapchat.
Olivier Roland : Oui, c’est vrai.
DB : Donc de ce fait, en tant que web entrepreneur tu as des résultats et en plus je trouve que tu as une expertise en termes de recherche puisque tu fais beaucoup de recherches scientifiques. Tu appuies beaucoup tout ce que tu dis sur des études. Et en même temps, tu fais des centaines d’interviews d’entrepreneurs.
Olivier Roland : C’est ça !
DB : Est-ce que, justement ce livre est fondé sur ces interviews, ce travail de recherche aussi que tu as fait par ailleurs ?
Olivier Roland : C’est un mix de plusieurs choses. Déjà, ça parle de mon expérience quand même, puisque je veux dire, j’aime bien pratiquer ce que dit et dire ce que je pratique. Et voilà tu vois, c’est aussi, si tu veux, pourquoi il y a beaucoup de gens qui me suivent; Ils aiment bien, tu vois, le fait que je ne suis pas un prof classique, dans le sens où j’applique vraiment ce que j’enseigne et j’enseigne ce que j’applique.
Donc ça va, ça parle de moi mais je voulais juste que ça se base de moi parce que statistiquement ça n’aurait pas été intéressant, en fait. Donc, c’est basé aussi sur, donc effectivement des discussions avec des centaines d’entrepreneurs que j’ai rencontrés de par le monde et aussi plus de 400 références scientifiques. J’ai eu jusqu’à quatre assistants de recherche qui m’ont aidé à trouver toutes les références pour appuyer mes dires. Et d’ailleurs, parfois ça a remis en cause certaines des choses que je pensais dire. Donc, voilà je ne voulais pas juste tirer les choses de mon chapeau. Je voulais vraiment partager le maximum de techniques efficaces, pertinentes possibles.
DB : D’accord ! Et est-ce qu’en même temps des fois tu ne peux pas avoir, tu ne peux pas soumettre des hypothèses, avoir des avis qui ne sont pas forcément liés à, basées sur des études scientifiques mais qui sont juste un avis ?…
Olivier Roland : Ecoute ! J’essaie d’éviter parce que, même si, pour moi ce qui est important c’est la pertinence, est-ce qu’il y a des résultats ou pas ? Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il y a tellement de gens qui sont un peu trop ce qu’on appelle woo-woo en anglais, donc des mecs un peu trop New Age qui vont inventer des trucs comme quoi, ils font bouger des pierres avec des ondes quantiques, ou des trucs comme ça. Je me méfie énormément de tout ça, moi je veux vraiment partager des méthodes qui fonctionnent et pas juste des trucs pour se sentir bien. Pas juste des trucs qui fonctionnent avec l’effet placebo, parce que c’est ça qui va faire la différence sur le long terme.
DB : Alors ce qui m’intéresse dans cet interview aujourd’hui, alors évidemment tout ton livre semble intéressant mais plus particulièrement pour les auditeurs de mon blog, qui est axé sur le cerveau et sur les capacités du cerveau justement. Ce qui m’intéresse, c’est cette deuxième partie dont tu parlais où tu parles de comment hacker, des techniques pour hacker ton cerveau ou hacker le cerveau et de manière à booster le quotient intellectuel. Alors qu’est-ce que c’est ces techniques ?
Olivier Roland : Donc, ouais, c’est intéressant tu peux effectivement booster ton quotient intellectuel et encore je pense que la partie la plus intéressante c’est plutôt la partie sur comment booster ta volonté, c’est-à-dire ta capacité de résister aux tentations quand tu te lances dans un objectif et ta capacité à faire plutôt les actions qui vont t’amener vers un objectif. Donc par exemple si tu veux maigrir, tu sais tu te dis, ok je vais aller deux fois au sport et je vais arrêter de manger du chocolat. Avoir de la volonté ça veut dire être capable de résister le plus souvent possible au fait de manger du chocolat et de se motiver à aller deux fois par semaine à la gym.
Mais pour rester sur le QI, en fait il y a, jusqu’à présent les chercheurs étaient unanimes, c’est-à-dire jusqu’à 2008. Les chercheurs étaient unanimes pour dire que c’était absolument impossible de booster son intelligence fluide. Alors qu’est-ce que c’est ? Déjà, il faut comprendre ce que c’est l’intelligence fluide. L’intelligence fluide c’est la base, si tu veux, de toutes nos compétences et intelligence. Alors je ne sais pas si on voit bien ce schéma-là ? Mais du coup, en fait t’as ici, tu ne vois pas le schéma mais, tout en haut t’as l’intelligence fluide. Et de cette intelligence, pardon ! L’intelligence générale, il faut que je fasse attention. L’intelligence générale et de là découle l’intelligence fluide, cristalliser la mémoire générale, la perception visuelle et spatiale, etc…
Et tout le monde pensait qu’on pouvait développer des compétences particulières dans certaines choses mais pas développer la base de toute notre intelligence pure. Et bien sûr tout le monde savait qu’on pouvait s’améliorer à passer des tests de QI juste en s’entraînant à passer des tests de QI. Mais c’était, si tu veux, interprété comme étant juste le fait qu’on devenait meilleur à passer des tests de QI et à rien d’autre. Il n’y avait pas de transfert de ces compétences-là dans d’autres tâches.
Et en 2008, il y a un papier qui a fait l’effet d’une bombe puisque il y a une scientifique Zai-gui qui a démontré qu’avec un certain type d’entraînement cérébral, tu pouvais véritablement booster ton intelligence générale et que du coup toutes les autres capacités qui découlent de ça, c’est-à-dire à peu près tout, était aussi boosté. Et depuis ça a été prouvée par des dizaines d’études, il y a un méta analyse qui est sorti en 2014, et qui montre qu’effectivement c’est efficace. Et cette stratégie, cette technique s’appelle le Dual N-Back. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de ça ?
DB : Non…
Olivier Roland : Ok ! Donc en fait, c’est un programme sur ordinateur où tu vas, alors ce n’est pas très marrant, je te le dis. D’ailleurs c’est même conçu pour que ça soit difficile. Tu vois, c’est comme un entraînement sportif qui est conçu pour développer tes muscles. Là c’est conçu pour développer ta mémoire de travail, donc ta mémoire qui va être capable de traiter les informations de ton cerveau pour la réflexion, pour combiner les choses entre elles, etc… Et du coup, c’est vraiment intense, donc, ce n’est pas amusant, il faut s’y mettre, il faut être motivé.
Donc, en gros, c’est un concept où tu vas avoir un carré sur huit positions possibles, tu vois, t’imagines une grille de morpion, sauf que, et tu vois un carré qui se balade dans toutes les positions possibles sauf le centre. Et à chaque fois que le carré apparaît il y a aussi une lettre qui est prononcée. Donc par exemple K, J, L, etc… Pas les voyelles, que des lettres, enfin que des consonnes. Donc, si t’as un N-Back 2, ça veut dire que tu vas devoir te rappeler la position d’il y a deux fois. Donc, imaginons que tu as un carré qui apparait en haut à droite de ta grille avec le son K, ensuite t’as un carré qui apparait en bas à gauche avec un son L. Et ensuite le carré apparait à nouveau en haut à droite avec un son J, donc là, tu vois qu’il y a une correspondance entre, de manière visuelle, géographique presque je dirais, de position entre ton carré qui vient d’apparaître et le carré d’il y a deux positions. Donc du coup tu vas dire au logiciel, Oh ! Il y a deux positions, c’était le même carré, par contre, ce n’est pas le même son donc tu ne vas pas appuyer sur la touche qui dit, eh, il y a deux positions, il y avait un même son.
Tu vois, donc du coup, tu entraînes ton cerveau à tout le temps jongler avec des informations, à mettre à jour en permanence sa mémoire de travail. Et au début, tu commences avec comme ça juste deux positions derrières, voire même une. Et après tu peux passer à trois, quatre, cinq, six positions, c’est-à-dire que tu vas te rappeler de toutes les positions intermédiaires parce que ça n’arrête pas de défiler. C’est extrêmement intense et ça booste à fond ta mémoire de travail.
DB : Tu as pu le tester toi-même ?
Olivier Roland : Ah oui, j’ai testé. Je donne même la courbe de mes résultats dans le livre.
DB : D’accord ! Et c’est des sessions sur combien de temps ? C’est un quart d’heure, une demi-heure ?
Olivier Roland : Donc, en fait, ce que recommandent les scientifiques, c’est de faire une session par jour pendant vingt jours. Alors, éventuellement donc ça dure dix minutes à peu près. Mais voilà, je le dis, c’est très difficile, il faut se motiver, il faut s’accrocher, il y a plein de gens qui abandonnent en cours de route. Même moi, mon premier essai j’ai laissé tomber au bout d’une dizaine d’essais et c’est seulement deux ans plus tard que je m’y suis remis et que j’ai fait ma séance de vingt, tu vois donc, c’est pour te dire. Mais le truc, c’est que justement plus t’es tenté d’abandonner et plus, en fait, c’est important pour toi de le faire parce que ça booste aussi la volonté d’ailleurs. Il y a des tas d’études qui montrent que le fait de booster sa mémoire de travail ce n’est pas juste une manière de booster son intelligence, c’est aussi une manière de booster autre chose.
DB : On dis souvent d’ailleurs que la volonté, c’est comme un muscle et que ça se muscle au fur et à mesure.
Olivier Roland : Mais oui, d’ailleurs. Tu veux, je peux te partager des trucs très simples pour booster ta volonté avec des friandises et un miroir ? Ça t’intéresse ?
DB : Oui, tout à fait.
Olivier Roland : Ok, bien, écoutes, là tu vois, je montre à la caméra, il y a, j’ai sur mon bureau ceci, c’est un miroir. Et pourquoi j’ai ça ? Bien parce que tout simplement t’as des études qui montrent que le simple fait d’avoir un miroir dans une pièce, ça booste ta volonté. Pourquoi ? Alors déjà, il y a une, l’étude qui a lancée tout ce domaine de recherche, c’est une étude à la fin des années 70 où en gros, ils ont mis un enfant, mais enfin plusieurs enfants, mais l’un à la suite des autres, dans une pièce et où il y a le chercheur qui dit : voilà, là t’as un bonbon ici, si t’arrives à tenir 10 minutes sans la toucher, je reviens avec un deuxième bonbon.
D.B : Oui, je l’ai vu cette étude
Olivier Roland : Voilà, et donc en fait, ils ont deux contrôles différents. Il y a eu une partie de l’expérience qui était juste comme ça, voilà, normale. Ils ont mesuré le taux d’enfants qui résistaient à la tentation, qui était assez faible. Et il y a eu la même expérience qui a été fait mais avec un miroir dans la pièce. Et quand il y a un miroir dans la pièce, il y a davantage d’enfants qui arrivent à résister à la tentation. Donc, on ne sait pas vraiment pourquoi ? La théorie la plus pertinente, qui semble la plus pertinente aujourd’hui, c’est simplement que le fait qu’on se voit dans le miroir, qu’on a davantage conscience de nous-même. Et du coup, on a davantage honte si on est sur le point de céder à la tentation, alors qu’on sait qu’on ne devrait pas, tout simplement.
Et le deuxième truc là, je le montre aussi à la caméra. J’ai là une friandise, là c’est, dans la main, c’est du chocolat blanc noisette, j’adore ça. Donc, quel est le concept d’utiliser ça, pour enfin ça ou n’importe quelle autre friandise, pour booster sa volonté. Tu achètes une friandise que tu adores, où tu raffoles, donc limite quand tu le vois tu es déjà en train de saliver. Et tu la mets bien en évidence dans un endroit où tu es régulièrement, dans ton bureau, chez toi, etc… Et tu n’y touches pas, tu n’y touches pas.
Le but c’est d’entrainer ta volonté, c’est la même chose que quand tu vas entrainer tes muscles à la gym. Là tu vas t’entrainer à résister à la tentation. Et c’est extrêmement puissant, moi la première fois que j’ai acheté ça, en fait, j’ai commencé progressivement, et c’est ce que je recommande aussi. Tu peux commencer en te disant, ok, je vais tenir quinze jours. Tu tiens quinze jours, au bout de 15 jours t’as le droit de le manger, c’est ta récompense. Ensuite, tu le refais, tu fais ça 30 jours. Et au bout de 30 jours tu ne le manges pas, tu le donnes à quelqu’un. Et après tu refais la même chose à 90 jours. Là je suis déjà 120 jours pour celui-là, d’ailleurs, je crois que ouais, il est effectivement périmé, donc il faut que j’en achète un. Donc voilà, vous faites ça avec ce que vous kiffez le plus, un kinder bueno, un kinder surprise, ce que vous voulez, j’en sais rien. Voilà un truc que vraiment vous adorez, évidemment un truc qui se conserve assez longtemps quand même. Si vous achetez des fraises ça ne vas pas marcher.
Et puis, voilà, vous essayez de tenir, et moi je trouve que ça fait vraiment des miracles, c’est vraiment tout simple. Et en fait, ça t’entraine à voir les tentations autour de toi comme juste des choses auxquelles tu peux résister facilement en fait, juste des éléments du décor.
D.B : Oui, c’est un peu la question que j’allais te poser, est-ce que tu as pu mesurer par ailleurs les effets dans un autre domaine ?
Olivier Roland : C’est une bonne question, ce qui est sûr c’est que je mange beaucoup mieux qu’avant. Ça c’est sûr je suis beaucoup moins tenté de prendre des desserts et tout ça. Et ça se voit d’ailleurs sur mon poids, donc ça c’est quelque chose au moins de vérifiable facilement. Et j’ai l’impression, tu vois, aussi que je suis moins tenté d’aller voir des divertissements comme Facebook, Youtube, alors que je ne devrais pas. Après, très honnêtement, je n’ai pas très bien quantifié ça donc je ne pourrais pas t’en parler plus que ça. C’est juste qu’une impression subjective.
D.B : D’accord ! Alors, merci pour tout ça. Tu parlais aussi dans ton livre de : apprendre à apprendre. Est-ce que c’est la même expérience dont tu parles qui sert à la fois à booster son cerveau.
Olivier Roland : Déjà donc, il y a ça si tu veux. Une des bases, si tu veux, pour apprendre à apprendre, c’est déjà de développer sa volonté, parce que ça va nous aider à, parce que dans tout apprentissage si tu veux, t’as quand même une constance à avoir. Et, il faut quand même, voilà, il faut tenir une certains temps. Déjà, avoir une bonne discipline ça va t’aider pour le reste. Et ensuite, il n’y a pas que ça. Il y a des tas de manières, si tu veux, d’apprendre, et qui sont plus efficaces que ceux qu’on nous apprend à l’école.
Par exemple, pour apprendre quelque chose par cœur, il y a très peu de chose qu’on doit apprendre par cœur aujourd’hui finalement. Mais il y a quand même des domaines où ça reste indispensable et je pense notamment à l’apprentissage des langues. Si tu veux apprendre une langue étrangère, il faut que tu maitrises le vocabulaire, tu ne peux pas faire autrement. Donc en tout cas pour l’instant, peut-être que dans 20 ans on aura des traducteurs simultanés qui fonctionneront bien, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Donc, comment apprendre efficacement des mots du vocabulaire dans une langue par exemple ?
Bien, il y a une méthode qui a été validée par des dizaines, des centaines d’études scientifiques, qui s’appelle la répétition espacée. Donc ça prend en compte finalement une découverte de la fin du XIXè siècle qu’on appelle, enfin ce n’est pas une découverte, c’est une théorisation de l’oubli. Ça s’appelle la courbe de l’oubli et c’est une mesure tout simplement du taux auquel on oublie les choses. Donc, typiquement, au bout de, si je me rappelle bien. Au bout de 2 heures, on a oublié 60% de ce qu’on a appris, quelque chose comme ça. Je ne sais plus exactement mais c’est quelque chose dans ce genre-là. Et du coup, la répétition espacée va permettre de, comment, de casser cette courbe de l’oubli en nous remontrant ce qu’on doit apprendre exactement au moment où on est en train d’oublier, donc exactement au moment le plus pertinent, et ça nous aide à stocker toutes ces choses qu’on apprend de manière plus efficace dans notre mémoire à long terme.
Donc concrètement comment ça se passe la répétition espacée. Typiquement, tu vas utiliser un logiciel qui va te montrer des cartes de vocabulaire à apprendre. Par exemple, là j’apprends le Portugais avec une application qui s’appelle Mosalingua. J’ouvre l’application, peut-être même que je peux la montrer à la caméra, tiens ! Et elle va en fait me montrer une carte avec le mot en Français, donc là par exemple : « c’était très bien », c’est marqué ça Je sais qu’en Portugais, c’est : « estava otimo ». Donc là je me rappelle bien et t’as quatre boutons en dessous de la carte, t’as parfait, bien, difficile, revoir. Si je m’en rappelle parfaitement, je clique sur parfait. Si j’ai mis quelques secondes à m’en rappeler, je clique sur bien. Si j’ai galéré pour trouver le mot ou bien que j’ai fait une faute par exemple dans l’orthographe je clique sur difficile. Et si je ne m’en rappelle pas du tout, je clique sur revoir.
Et donc, en fonction des réponses que je vais donner au logiciel, le logiciel va calculer quand est-ce qu’il doit me remontrer la carte. Si j’ai réussi vraiment à mémoriser la carte ou pas. Et plus je clique vers le au revoir et puis il va me remontrer la carte fréquemment. Et donc, ce qui est génial, c’est qu’on se retrouve très rapidement à ne réviser que les cartes qu’on n’arrive pas à apprendre donc c’est ultra-efficace. Et dès qu’on est arrivé à apprendre une carte, pam !, ça sort automatiquement des révisions et le logiciel va nous le montrer peut-être dans un mois pour s’assurer qu’on ne commence pas à l’oublier tout simplement. Et voilà le genre de truc qui est tout bête et qui est extrêmement efficace.
Et c’est pour te dire à quel point c’est efficace, en 1986, il y 50 scientifiques américains qui ont écrit un article, je l’ai cité dans le livre, qui disait en gros, pourquoi le système éducatif, pourquoi on n’utilise pas la répétition espacée à l’école ? Ils disaient, c’est la découverte en neuroscience la plus prouvée de toute en apprentissage. On ne comprend pas pourquoi ce n’est pas utilisé à l’école ? Et c’était en 1986.
D.B : Oui, c’est fou.
Olivier Roland : 30 ans plus tard, on en est toujours au même point, ce n’est toujours pas utilisé à l’école. C’est une des preuves que je donne de ce fait que le système éducatif a une inertie tellement gigantesque qu’il est vain d’attendre qu’il se réforme. Il vaut mieux prendre conscience de ces limitations et hacker ces limites par nous-même.
D.B : Tu parles de Mosalingua, il y a aussi Duolingo qui fait le même type d’exercice.
Olivier Roland : Tout à fait, mais je parle aussi de Duolingo dans le livre. Je trouve que Duolingo n’est pas aussi efficace que Mosalingua parce qu’il est trop facile. Il peut te donner l’illusion que t’apprends quelque chose, alors que ce n’est pas vrai parce que souvent quand tu ne te rappelles pas d’un mot, t’as qu’à cliquer sur le mot et il te donne la solution. Donc c’est un peu trop simple, monsieur.
Mais en combinaison avec Mosalingua, je trouve que c’est très efficace, notamment parce que Duolingo t’apprends à utiliser les vocabulaires que t’apprends, d’une manière différente. Donc c’est-à-dire, tu ne vas pas, ça ne va pas être juste un savoir cristallisé, ça va être un savoir que tu t’appropries au fur et à mesure, tout simplement.
D.B : Oui, et je ne sais pas si tu connais aussi le logiciel Anki
Olivier Roland : Oui Anki, tout à fait ouais. Bien c’est très bien. Le gros problème d’Anki c’est que quand t’as des tas de decks pour apprendre les langues, mais le problème, c’est que la plupart du temps il n’y a pas de son.
D.B : Oui
Olivier Roland : C’est juste un texte. Je suis désolé, quand tu apprends une langue, le son c’est ultra-important. Tu ne peux pas t’en passer.
D.B : Et l’image aussi, le visuel.
Olivier Roland : Voilà ! Là au moins dans Mosalingua, comme tu l’as peut-être entendu, et bien il y a, tu vois, là « um milhão ». Tu vois on entend bien le, enfin, il y a une vraie, là une vraie personne brésilienne qui, parce que j’apprends le Portugais du Brésil, qui le parle. Et ça c’est important aussi pour apprendre l’accent et la manière de prononcer.
D.B : Oui d’ailleurs, j’ai vu que tu as fait une conférence, il n’y a pas longtemps au Brésil alors que tu apprends le Brésilien, le Portugais depuis huit mois quoi.
Olivier Roland : Ouais tout à fait. Mais si tu veux, j’ai appliqué toutes ces méthodes que je partage pour apprendre les langues et huit mois après avoir démarré le Portugais, j’ai parlé le Portugais devant 1600 personnes au Brésil et j’ai même été interviewé 10 minutes par un youtubeur brésilien en Portugais.
Alors, je suis loin d’être bilingue, je ne dis pas que je suis bilingue. Je dis juste qu’en huit mois sans vivre dans un pays lusophone ou de langue portugaise, j’ai atteint un niveau qui me permet d’avoir des conversations basiques et de parler avec les gens.
D.B : Oui, parce qu’il y a plusieurs niveau de langue, il y a : parler, il y a : survivre dans une langue ; il y a : parler couramment, être bilingue ; bilingue biculture.
Olivier Roland : Oui tout à fait, il y a plusieurs niveaux de langue.
D.B : Ok ! Eh bien, merci Olivier pour ces techniques, pour ces renseignements. Je crois que je vais mettre la couverture de ton livre juste sur l’écran pour que tout le monde puisse le voir. Alors, il est disponible en libraire ? Il est disponible sur Amazon aussi j’imagine, je mettrais peut-être le lien.
Olivier Roland : Alors oui, alors Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études. Voilà la magnifique couverture, donc, il est disponible dans toutes les bonnes librairies françaises, belges, suisses, québécoises, dans toute l’Afrique francophone aussi, et dans les librairies françaises de la plupart des pays occidentaux. Et il est aussi disponible évidemment sur Amazon. Et il est disponible au format numérique donc sur le Kindle, sur l’iBook store et sur le Kobo. Donc voilà, normalement, tout le monde devrait être content.
D.B : Alors, ton message que j’ai retenu, qui me plaît bien, c’est : Devenez des rebelles intelligents et puis passez à l’action, faites les choses.
Olivier Roland : Exactement
D.B : Quel est le dernier mot que tu pourrais…
Olivier Roland : Eduquez-vous de manière efficace et vous pouvez faire par vous-même. Et agissez. Et réussissez.
D.B : Ok, super ! Merci Olivier.
Olivier Roland : Merci à toi ! A bientôt.
D.B : Merci à tous ! Et à bientôt à tous pour une nouvelle vidéo. Au revoir !
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Bonjour,
Je découvre votre blog et votre podcast, qui ont des sujet très intéressant. Notamment le séminaire que vous avez fait avec Dr Joe Dispenza.
Dans la même optique, je vous recommande de regarder le travail de Corine Sombrun, qui après avoir été formé par des chamanes en Mongolie, a mis en place avec des chercheurs et Neuropsys un protocole pour induire la transe cognitive. Elle a plus récemment créée une fondation où elle travaille avec des patients en psychiatrie principalement.
La transe et ce qu’elle a montré peut être clairement mis en relation avec la méditation profonde que vous avez expérimenté.
Bonne recherches :)
Merci pour votre retour! Je vais regarder de plus près ce qu'elle fait, merci encore.